Mars 2000

6° EXPO DE L'ANNEE 1999/2000

René Bonetti

Eléments d’un parcours

Bonnetti avec Elodie, Solenn, Aurélie, Emmanuelle, Sandra, Céline, de la classe de TCSS


Il s’agit d’une vingtaine de sculptures, témoins d’une grande richesse d’inspirations, de techniques .. .. .. .. l’artiste a apporté quelques réponses à nos interrogations et a suscité aussi d’autres réflexions… .. ..

Un thème majeur apparaît : le rapport au temps, au(x) souvenir(s), aux mots qui s’effacent avec le temps, les cités disparues, les cadres aux photos effacées, les rochers érodés par le temps, ruines, la matière usée, brûlée, enfumée, fissurée, cassée, carbonisée comme à Pompéi, ex-voto souvenirs de marins disparus….

(Voir sur la photo à côté de l’artiste ) Azalaïs - 1993 – grès blanc – le corps féminin, habillé-déshabillé, décors du corps " oui, j’ai fait des moulages de corps féminins avec des bandes plâtrées et j’ai reconstitué des corps à partir de morceaux de plusieurs personnes, donc ce n’est pas à l’identique… pour mettre le corps en valeur, je l’ai habillé de loques, de ficelles, de guenilles.. "

Babylone,1995 – Terre enfumée – Ruche humaine, Tour de Babel –" encore le temps, celui des cités disparues ou englouties, sortes de légendes, la réalité est impalpable "

Traces, 1994 – grès roux – un cadre dans un cadre, dans un cadre, l’image a disparu " le temps a effacé la photographie, on ne voit plus rien du souvenir "

Pierre du vent, 1997 – terre enfumée – " du métal placé à l’intérieur s’est tordu, la terre s’est fissurée à la cuisson puis au séchage provocant une rupture de la matière comme travaillée, érodée par le temps "

Noir sur noir, 1999 – terre enfumée, semences. Travail de peintre ou de sculpteur ( ?) on dirait du métal dans lequel des clous seraient plantés ( ?)– composé de carrés, travail sur le rythme et les dimensions de ces carrés –

Nazmiyé, 1994 – grès roux – guerrier du Moyen-Age/Moyen-Orient - guerrier du Sahara dans la tenue d’un chevalier ? On ne voit jamais les yeux : encore une question : regard extérieur/ regard intérieur. ( ?)

René Bonetti continue :

" plus on travaille, plus on a d’idées…le temps me préoccupe beaucoup et pourtant autant la réflexion peut être longue, autant l’exécution peut être rapide : je fais une œuvre en un jour " ( ?)

… elle donne l’impression d’avoir traversé le temps, d’être vieille ou même fragile… (et pourtant, il n’y a jamais de " casse " à la cuisson, sauf ce qui est prévu) …

" il y a des suites plus ou moins logiques…d’œuvres plus ou moins grandes…dans le domaine de la création ou de la re-création, il suffit d’un mot pris au hasard qui déclenche un processus de stimulation ou de condamnation, il dynamise ou il bloque. Dès que les sculptures sont terminées, je ne les aime plus, d’ailleurs j’ai peu d’objets à la maison. …Tout ce qu’on vient de faire paraît mieux que ce qu’on a fait auparavant. "

" oui, j’ai fait quelques séries : les totems, les boules, les écritures …

...maintenant, je travaille sur des sujets plus proche de l’architecture : escalier qui mène nulle part, apparition d’arbres sur des briques……

Ces séries restent très limitées, si elles se vendent, j’arrête de produire.. … "

Quelques impressions :

Emmanuelle : M. Bonetti est un homme cultivé et farfelu qui aime son travail au moment où il le fait et le déteste ensuite. Il joue avec la terre, le grès comme un enfant avec de la pâte à modeler. Il travaille la matière jusqu’à ce qu’il obtienne quelque chose qui lui plaît, ses sculptures sont plutôt inspirées d’un souvenir…

Virginie : …sur toute œuvre représentant un personnage, il ne met pas de visage…il joue avec la terre et ne la casse jamais, on dirait pourtant que ses sculptures pourraient s’effriter…

Marie-Laure :…quand on regarde ses œuvres, on n’en comprend pas trop le sens mais quand on a des explications du sculpteur, on comprend et on le voit autrement…

Sandra : … au début ses sculptures étaient sombres, cela évoquait la tristesse et correspondait à une période puis il a changé les couleurs en rajoutant des écritures qui peuvent être illisibles…

Elodie : …son art a évolué vers l’abstrait : du corps de femme vers les totems et les architectures… il travaille avec les idées, avec les années qui passent, comme les ruines…s’il n’y a pas de client sa sculpture ne vaut rien, s’il y a trop de clients, il arrête de sculpter et change de style… ( ?)


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