Mai 2000

7° EXPO DE L'ANNEE 1999/2000

Josette Massoni


Cette artiste a une formation très solide et polyvalente par l’ Ecole Nationale Supérieure des Métiers d’Arts et des Arts Appliqués de Paris. Elle a de bonnes techniques de base pour aller de l’hyperréalisme à l’abstrait en passant par le trompe-l’œil, la restauration de tableaux, la copie…. " …c’est de l’habileté, cela fait de l’effet…j’aime faire cela comme exercice de style…mais ce n’est pas de la création… "

" …je veux m’exprimer…je peins surtout la nuit, plus particulièrement durant les années où j’avais un travail…ce moyen d’expression m’a permis de vivre, la création : c’est primordial, vital… "

" …la sculpture m’attire aussi : cette pièce : la mère avec les ailes d’un ange ou bien statue mi-ange, mi-Vierge tenant un enfant dans ses bras ou dans ses ailes, est en syporex poncé, lissé puis enduit ; l’œil suit le jeu de spirales, retrouve les enveloppements et les lignes courbes…le matériau utilisé est léger et facile à travailler… "
" Hyperréalisme du bar américain, exercice de style : agrandissement à la main qui représente 700 heures de travail et pas seulement cela puisqu'il n'est pas à vendre. "
" …les vagues :une série de 8 tableaux, en noir et blanc, rapprochés en un seul panneau,…des vagues sous la tempête encadrées de 10 poèmes qui sont arrivés sous ma plume après les tableaux… "

" …la mer m’a beaucoup inspirée : le mouvement, le tumulte…en même temps que je peins, j’écoute de la musique; la mer fait peur et attire, c’est l’essence de la vie, …comme la vague, c’est aussi la mort puis la vie ; il faut renoncer à quelque chose pour recommencer…j’aime les horizons avec une lumière…il y a rarement des bateaux sur la mer et jamais de personnage sur mes toiles… "

" …la mer démontée, du bleu et du rouge,…pourquoi le rouge ?C’était pour moi une couleur tabou pendant très longtemps ( violence, sang, mort donc proscrit) puis après un éclair, il est venu petit à petit…il est devenu autre chose : une couleur chaleureuse, de bien être. Il faut d’abord tuer en soi ses peurs d’agressivité et de violence…..pour peindre les vagues, avec le mouvement du poignet, je suis la danse du pinceau…ensuite, je voyage dans tous les endroits du tableau…chacun devient à ce moment-là, l’endroit le plus important. Oui, comme avec une loupe ! …vous pouvez retrouver ce qui est lié à l’eau, à la mer, à la mère, à l’énergie intérieure. "

Vanessa Lahirle, Emilie Desjardin, Marc Dupont, Florence Moure, Carine Texier et Elodie Maleplate de Terminale B.E.P. Vente ont rencontré Josette MASSONI

." …le dernier tableau en date…des forces contraires s’affrontent : des espaces mouvants : eau, air, vie, tumultes, quelque chose d’ancré…puis au loin la lumière à atteindre ?…Oui, cela fait peur d’exposer…et en même temps, je voudrais que ma peinture touche les gens, ouvre quelque chose…si elle touche une personne, j’ai fait partager quelque chose…je ne peux vivre sans peindre…. Depuis ce tableau, je n’ai pas pu repeindre et cela dure depuis 6 mois….un travail intérieur se fait…je ne sais pas quand je pourrai peindre à nouveau. "

" …derrière le bouquet, des fleurs et comme une fenêtre derrière, une ouverture…une réflexion sur ce que l’on peut voir au passage et quelquefois, on ne regarde pas au-delà de ces choses…pour donner l’envie d’aller chercher derrière…les fleurs inspirées par " la monnaie du Pape " sont dessinées au pinceau japonais et deviennent des papillons…le regard s’il veut s’en va… invitation au voyage au-delà ? … en soi-même ?…Les couleurs des fleurs et du décor s’appellent, un trait en appelle un autre pour rester dans un équilibre, c’est un choix… "

" …les lumières de la nuit…sur fond noir, j’ai joué avec les couleurs, sorte d’effet de persistance rétinienne lorsqu’on a regardé le soleil : on voit des formes et des couleurs en fermant les yeux ? ? Vous aussi, vous pouvez essayer de peindre ; essayez de créer !. "

"Oui, je me souviens de l’histoire de chaque tableau…Quand je commence, je ne sais pas ce que je vais faire, oui, cela fait peur…c’est comme pour la naissance d’un enfant, on est devant quelqu’un ou quelque chose d’inconnu. Quand c’est fini, quand le tableau est fini, on pense au suivant mais cela fait comme un vide …(comme lorsqu’un enfant s’en va) . "

Vanessa, Elodie, Emilie, Carine, Marc et Florence : " Josette Massoni nous a paru très sincère, elle nous a livré ses sentiments, ses émotions. Elle est très proche de ses enfants. Pour elle, la maternité semble la plus belle période de sa vie : elle a eu quatre enfants… elle préfère les tableaux où elle peut imaginer ou faire imaginer plutôt que ceux où tous les détails sont posés comme une photo et où l’on ne peut rien imaginer de plus…chacun de ses tableaux est une période de sa vie,….. chacun est une nouvelle vie pour elle……La rencontre était passionnante entre l’artiste et les élèves de T.V.A.M….elle nous a permis de découvrir un monde différent par rapport à sa vision…son imagination est très puissante…

Tout à la fin de la rencontre, alors qu’elle était partie, elle est revenue pour nous dire : " je ne pouvais pas partir sans vous dire que vous m’avez redonné l’envie de peindre "


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